Basket Ball Dans La Peau – Raconte-nous ta rencontre avec le basket ball…
Où, quand, ton mindset de l’époque ?
Manuel Coudray – En 1989, j’ai découvert le basket dans un gymnase en construction nommé Robert Desnos à Orly. Intrigué, je suis entré et ai vu des filles jouer sous la direction de Monsieur Jean-Pierre Gallo. J’ai été captivé . L’ambiance et l’émotion du sport.
Rejoignant des amis du collège, j’ai décidé de m’inscrire l’année suivante. Notre coach nous faisait revivre les matchs NBA et organisait des goûters. C’est là que j’ai découvert Magic Johnson, un joueur impressionnant malgré sa taille. Cela m’a beaucoup plu et motivé à poursuivre le basket. À cette époque, notre passion pour le défi, la culture américaine et la découverte étaient primordiales.
Basket Ball Dans La Peau – Pratiquais-tu d’autres sports hormis le basket ?
Manuel Coudray – Bien sûr, j’ai aussi pratiqué un autre sport : le football, comme beaucoup de jeunes en banlieue. C’était simple à organiser, avec des poteaux faits de bouteilles ou de canettes vides, ou juste deux blousons. On jouait toute la journée, tous les soirs, surtout pendant les vacances scolaires. J’ai joué au foot jusqu’à mes 18 ans, une expérience géniale qui m’a beaucoup appris sur le football, ses règles, et l’esprit d’équipe. Mes frères m’ont transmis ces valeurs en regardant toutes les Coupes du Monde depuis 1982. J’ai compris très tôt l’importance du travail d’équipe et des relations humaines. Le football et le basketball sont similaires en termes d’émotions, mais le basket est plus rapide et se joue sur un terrain plus petit, ce qui rend l’interaction encore plus intense.
Basket Ball Dans La Peau – Quel est ton plus haut niveau de jeu ?
Manuel Coudray – A un certain moment, je me suis aperçu que j’avais cette aisance et cette implication où je pouvais réussir des grandes choses. Mon plus haut niveau de jeu a été National 2. Mais j’étais avec un double projet qui était le rap et le basket. Et ces deux passions me sortaient de ma zone de confort. J’ai choisi la musique pour mon évolution de carrière, et le basket comme hobby, comme double passion, comme activité, on va dire, physique et sportive. Mais je pense qu’avec une bonne régularité, un projet bien construit et avec des personnalités qui m’auraient conduit, j’aurais pu aller bien plus haut. »
Basket Ball Dans La Peau – Ton poste de jeu ?
Manuel Coudray – « Mon rôle en tant que meneur de jeu était et demeurera central, car j’ai toujours eu pour vision de distribuer le ballon, de favoriser le partage et surtout de contribuer à l’amélioration de mes coéquipiers. Dans tous les domaines sportifs, ma priorité a toujours été d’observer comment le meneur orchestre les autres postes sur le terrain pour les rendre plus performants. Cela implique un timing précis, une communication efficace et une collaboration étroite avec l’entraîneur.
Basket Ball Dans La Peau – Est-ce que pour toi , la taille d’un joueur a de l’importance ?
Manuel Coudray – Pour moi, la taille n’a aucune importance. Bien qu’elle ait été cruciale dans le passé, l’importance accordée à ce critère a évolué. De nos jours, lors des formations, on encourage même les joueurs de grande taille à développer des compétences de dribble comparables à celles des joueurs de poste extérieur, comme l’a démontré Victor Wambayama. Il est essentiel que tous les joueurs, quel que soit leur poste, aient une bonne maîtrise du ballon. Cependant, les joueurs de petite taille doivent également posséder un talent inné, car les postes traditionnels ne sont plus aussi rigides : un joueur classé comme poste 5 peut désormais jouer sur plusieurs positions, tandis que des postes traditionnellement attribués au poste 4 sont maintenant occupés par des véritables meneurs. Vision, qualité de passe, tir, tout est maîtrisé .
Basket Ball Dans La Peau – Si tu étais un personnage de dessin animé, quel serait-il ?
Manuel Coudray – Si je devais choisir un personnage de dessin animé auquel je m’identifie, ce serait Goldorak. Ayant grandi à cette époque, j’ai découvert de nombreux dessins animés, mais Goldorak a toujours été particulièrement spécial pour moi. Il incarne l’héroïsme et la volonté de protéger notre planète contre les forces du mal. Aujourd’hui, je crois fermement en la nécessité de nettoyer notre monde des personnes malveillantes qui cherchent à nuire. Je m’efforce de suivre l’exemple de Goldorak en agissant avec bienveillance et humanité, persévérant toujours dans ma quête d’un monde meilleur.
Basket Ball Dans La Peau – Ton film de basket préféré ?
Manuel Coudray – Mon film de basket préféré reste He Got Game, car mon acteur préféré, Denzel Washington, y incarne brillamment un jeune homme qui traverse l’adolescence en affrontant les défis de la société. Son personnage évolue à travers les échecs et les obstacles, cherchant à progresser et à transmettre des valeurs positives. Le film m’a profondément marqué par son exploration de la construction de l’identité masculine et de la passion pour le sport. Denzel Washington excelle dans son rôle, ajoutant à sa longue liste de performances remarquables. Il est une véritable icône du cinéma, capable d’incarner divers personnages avec brio.
Basket Ball Dans La Peau – Quel est le mot qui te qualifie le plus , dans la vie de tous les jours et sur le playground ?
Manuel Coudray – Le mot qui me décrit le mieux dans la vie quotidienne est ‘fédérateur’, ‘bienveillant’ et ‘travailleur’. Avec ces trois valeurs, je crois qu’il est possible d’accomplir beaucoup de choses. Ensuite, il y a la motivation et la croyance en ses objectifs. Ensemble, ces éléments permettent d’accomplir des choses positives. Chaque jour, nous pouvons faire de petits progrès vers nos objectifs finaux. Certains ont une vision à court terme, ne voyant que ce qui peut être accompli en deux ans, sans envisager ce qui pourrait être réalisé en dix ans avec persévérance et travail collectif. Ce qui me caractérise le plus dans des projets d’envergure, c’est ma motivation à rassembler les gens, à promouvoir la bienveillance, et à instaurer une dimension humaine où chaque individu, peu importe son origine ou son sexe , est valorisé. L’aspect intergénérationnel est particulièrement important à mes yeux. Tant que nous ne travaillerons pas tous ensemble pour atteindre un objectif commun, nous rencontrerons des difficultés pour assurer l’avenir de notre pays et de notre génération.
Basket Ball Dans La Peau – Quel est ton péché mignon ?
Manuel Coudray – Mon péché mignon, c’est la cuisine, particulièrement les tagliatelles et les crevettes, j’en raffole ! Je suis plutôt casanier, mais j’aime aussi me balader, surtout lors de mes voyages. New York City, l’Afrique, et spécialement l’Afrique de l’Ouest, sont mes destinations préférées. J’adore écouter du jazz et de la bonne musique soul, c’est là mon vrai péché mignon.
Basket Ball Dans La Peau – Quel serait pour toi le plus beau métier du monde ?
Manuel Coudray – Pour moi, le plus beau métier du monde a été celui de papa depuis le 26 décembre 2002, date de la naissance de ma fille. Rien ne peut égaler le bonheur et la responsabilité de prendre soin de son enfant, de la voir grandir et réaliser ses projets. Ensuite, être entraîneur est également une vocation extraordinaire. Ce n’est pas seulement transmettre des compétences sportives, mais aussi former et éduquer les jeunes avec persévérance, les voir évoluer et réussir. Ces deux rôles sont pour moi les plus nobles au monde, et je m’efforce d’être une personne simple et naturelle, ayant une vision claire des choses et capable de rassembler les autres autour de moi.
Basket Ball Dans La Peau – Quel est ton joueur préféré ?
Manuel Coudray – Dès notre plus jeune âge, nous avons tous nos modèles, que ce soit dans un sport collectif ou individuel. Personnellement, mon joueur préféré a toujours été Magic Johnson, son jeu m’a profondément impressionné. Sa taille, sa vitesse et surtout ses passes incroyables ont fait de lui un acteur exceptionnel sur le terrain, toujours au service de son équipe. J’ai été captivé par ses performances dès les années 90, en regardant des cassettes de ses matchs. Puis, aux Jeux Olympiques de Barcelone, il m’a encore plus séduit par son talent. C’est pourquoi il reste une référence incontestable pour moi.
Basket Ball Dans La Peau – Ton équipe préférée ?
Malgré mon admiration pour Magic Johnson, mon cœur reste attaché à l’équipe de New York. En tant qu’équipe emblématique au cœur de la capitale, New York incarne l’essence même du basketball, avec son histoire riche et ses moments mémorables. Je suis fier de soutenir cette équipe qui a su marquer l’histoire du basket. Cependant, je reconnais que le jeu pratiqué par des équipes comme Miami et Golden State est exceptionnel. Leur style de jeu dynamique et leur cohésion sur le terrain en font des équipes remarquables, même si mon cœur reste fidèle à New York.
Basket Ball Dans La Peau – Que penses-tu du fait d’entraîner des filles ? On entend souvent dire que c’est difficile d’entraîner des filles ?
Manuel Coudray – Dans ma carrière d’entraîneur, je n’ai jamais considéré le fait d’entraîner des filles comme un obstacle. Dès mon plus jeune âge, j’ai travaillé avec des filles et des garçons, ce qui m’a permis d’être reconnu comme un coach capable de diriger des équipes féminines. Mon objectif est de progresser et de me préparer à entraîner à un niveau national 1 ou professionnel. Travailler exclusivement dans un environnement masculin est un excellent moyen d’apprendre, car cela offre une perspective différente, une sensibilité particulière et un discours plus raffiné. Cela requiert également une résilience mentale exceptionnelle, car le jeu est plus axé sur la recherche de régularité pour amener les filles à un niveau d’exigence propre à leur équipe. C’est là que réside la différence avec les garçons, qui ont souvent une approche plus individualiste. Les filles, quant à elles, sont plus enclines à penser collectivement, ce qui permet d’améliorer rapidement le groupe dans son ensemble. Cependant, pour atteindre cet objectif, il est essentiel d’être rigoureux et de communiquer de manière percutante.
Basket Ball Dans La Peau – Entre deux joueurs de même niveau , adroit , athlétique et technique, qu’est-ce qui selon toi fera la différence , qu’est-ce qui va faire que l’un de ces joueurs percera et pas l’autre ?
Manuel Coudray – C’est une très belle question. Les deux mêmes joueurs ont une dimension athlétique, technique, tactique et de réflexion de même niveau. Ce qui va faire la différence, tout simplement, c’est leur persévérance. Je ne dirai pas la rigueur, parce que quand on parle de rigueur, ça fait souvent peur. La seule chose où l’on peut être régulier c’est manger, boire, dormir, et faire nos besoins. Par contre, les autres choses, il faut être dans l’exercice, très précisément, amener des valeurs rajoutées sur chaque travail, où on va devoir s’améliorer. C’est ce qui fera la différence entre deux personnes qui ont les mêmes dimensions physiques, athlétiques et techniques. C’est tout simplement sa persévérance et son degré de motivation.
Basket Ball Dans La Peau – Quel serait pour toi le cri idéal pour commencer un match de basket ball ?
Manuel Coudray – Pour moi, le début d’un bon match ne repose pas sur un cri spécifique, mais sur l’unité totale de l’équipe. C’est un moment qui leur appartient. Ce qui fait vraiment la différence, c’est la discussion d’avant-match, juste avant de sortir des vestiaires, pour se préparer à attaquer le match dans les vingt minutes suivantes. C’est là que réside l’essentiel. Les cris de guerre, eux, sont souvent conceptualisés pendant la pré-saison par l’équipe elle-même. C’est un domaine qui leur est propre, une motivation interne.
Basket Ball Dans La Peau – Tes meilleures années basket , l’époque qui t’a marqué le plus ?!
Manuel Coudray – Les moments les plus mémorables de ma carrière de basket-ball se situent en dehors de mes années scolaires . Durant ma jeunesse, j’ai eu l’opportunité de jouer aux côtés des anciens puis propulsé vers les équipes seniors à l’âge de 19 ans. Affronter des vétérans âgés de 36 à 40 ans a été une expérience enrichissante, tant sur le plan sportif que personnel. Les entraînements quotidiens et les matchs m’ont permis de développer ma vitesse, mon intelligence et ma connexion avec mes coéquipiers plus expérimentés, qui m’ont transmis des valeurs d’apprentissage précieuses au fil des saisons. Les années 2003 à 2008 ont été particulièrement marquantes, notamment grâce à nos succès lors des montées en Promo Région, Excellence Région et National 3, avec des salles pleines. Notre style de jeu rapide et athlétique, axé sur la défense, était redoutable, comme en témoigne le célèbre « Colors Green » d’Orly.
Basket Ball Dans La Peau – Quelles sont pour toi les qualités d’un bon coach ?
Manuel Coudray – Les premières qualités d’un coach sont simplement d’être authentique et de savoir qui il est réellement. Ensuite, il doit être travailleur et ne jamais compter ses heures, car ce métier est véritablement une passion et demande un engagement constant. De plus, un bon coach sait comment unifier son équipe en recrutant des personnes dont les personnalités s’harmonisent. Il doit également avoir sa propre vision du jeu, plutôt que de simplement suivre un modèle préétabli, et croire en des comportements offensifs et défensifs solides. Ce qui distingue un excellent coach, c’est sa capacité à imprégner son identité à l’équipe, plutôt que l’inverse, et à progresser continuellement lors des entraînements, en analysant correctement les situations pour trouver des solutions, sachant que le basketball est un sport qui demande adresse, stratégie, athlétisme et rapidité, où chaque seconde compte.
Basket Ball Dans La Peau – Que penses-tu de l’arbitrage ?
Manuel Coudray – L’arbitrage revêt une importance cruciale dans le basketball, et son évolution est fondamentale. Chaque année, il s’améliore lors des grandes compétitions européennes, olympiques ou mondiales. Nous nous efforçons de mettre en place des mesures pour éviter que les arbitres se retrouvent dans des situations où ils doivent répéter leurs décisions aux joueurs ou justifier des comportements irréguliers. Bien que l’arbitrage soit de qualité, les joueurs doivent également faire preuve de bon sens en respectant les valeurs sur le terrain et en comprenant que les arbitres peuvent commettre des erreurs, tout comme n’importe quelle personne humaine. Nous progressons également dans le domaine de l’analyse vidéo. Bientôt, les arbitres seront équipés de micros et de caméras, ce qui rendra leurs décisions encore plus pertinentes.
Basket Ball Dans La Peau -Dédicace à un arbitre qui a arbitré l’un de tes matchs avec BRIO ….
Manuel Coudray – En tant qu’arbitre, ayant vu Brahima Sissoko évoluer depuis ses débuts à l’âge de 10 ans, je dois dire qu’il a fait preuve d’un talent remarquable. Son parcours dans le basket a été une source d’inspiration pour pleins de gens.
Basket Ball Dans La Peau – Dédicace à une personne, qui a marqué ta vie dans ton parcours de basketteur !
Manuel Coudray – J’ai rencontré des personnes comme Lahaou Konate et Ludovic Negrobar, qui ont contribué à enrichir ma dimension humaine. Leur évolution rapide m’a également poussé à évoluer afin de rester à la hauteur.
Basket Ball Dans La Peau – Des tas de gens rêvent de partir jouer aux Etats Unis ou d’aller y voir un match de basket, quand est-il pour toi ?
Manuel Coudray – Quant à mes rêves, assister à un match aux États-Unis, notamment pendant les playoffs, est quelque chose que je compte réaliser à l’avenir si possible.
Basket Ball Dans La Peau – Les gens se souviennent de toi comme un pionnier du rap français, loin d’imaginer , que tu serai un jour, l’auteur de deux livres…
Manuel Coudray – En ce qui concerne ma carrière dans le rap, je suis fier d’avoir été un pionnier et d’avoir contribué à l’évolution de ce mouvement, malgré les doutes initiaux.
Manuel Coudray – Écrire deux livres a été pour moi un moyen de résilience et de transmission de messages importants, sachant que mes mots peuvent impacter la conscience des autres.
Manuel Coudray – J’attends avec impatience la publication de mon troisième livre en 2025 .
Basket Ball Dans La Peau – Qu’est-ce qui te donne la force d’avancer dans la vie, de créer, de te surpasser ?
Manuel Coudray – Ce qui me donne la force d’avancer dans la vie, de créer et de me surpasser, c’est avant tout le défi, la créativité, le sens du devoir et l’aspiration à l’excellence quotidienne. Être bon, non pas dans tous les domaines, mais plutôt excellent dans un domaine spécifique, est ce qui importe le plus. Je suis motivé par le désir de servir de modèle pour la nouvelle génération, qu’il s’agisse de mes petits frères, cousins, amis, ma fille ou ma famille. Le fait que certaines personnes me perçoivent comme un modèle est extrêmement gratifiant, car j’ai longtemps cherché à découvrir mon identité, que j’ai finalement trouvée vers 2018 grâce à ma femme. Elle m’a aidé à m’organiser, à combler mes lacunes et à comprendre l’importance de persévérer et de tirer des leçons de mes échecs. Cette approche m’a permis de progresser dans tous les aspects de ma vie, que ce soit sur le plan personnel, professionnel ou associatif. Aujourd’hui, ce qui me pousse à avancer, c’est de me réveiller chaque matin avec le sourire, de m’endormir paisiblement et de m’efforcer d’être meilleur chaque jour.
Basket Ball Dans La Peau -Un message à transmettre à nos lecteurs, ou une citation préférée ?
Manu Coudray – Pour finir, je ne ferai pas comme tout le monde. Je ne dirai pas « croyez en vos rêves », ça c’est faux. C’est tout simplement « croyez en vous » d’abord, c’est primordial. Croyez en cette génération. Croyez à ce que vous faites pour, un jour, avoir la direction de vos rêves à proximité. Soyez forts, soyez fidèles en vos principes et valeurs. Faites ce que bon vous semble. N’écoutez que votre cœur et les gens qui vous entourent, qui sont bienveillants tout au long de votre parcours. Respectez vos parents. Ayez une grande humilité. Merci à tous.
Manuel Coudray
Instagram Manu Key.